Cognac, une ville française tournée vers le monde

Cognac, une ville française tournée vers le monde

L’évocation du terme « Cognac », avant de désigner un spiritueux très célèbre dans le monde, est une commune du Sud-Ouest de la France. Il s’agit de la sous-préfecture du département de la Charente, dans la région Nouvelle-Aquitaine. Labellisée « Ville d’art et d’histoire » depuis 2012 par le ministère de la Culture et de la Communication, ce berceau de la fameuse eau-de-vie du éponyme s’engage aujourd’hui dans une politique d’animation et de valorisation de son patrimoine naturel, bâti et industriel. Immersion !

Cognac, une ville marchande

Cognac doit principalement sa réputation universelle à la célèbre eau-de-vie, connue de tous sous le nom de « Cognac ». Pour autant, ce dernier ne saurait être le seul atout de la cité. En effet, Cognac a beaucoup à offrir au monde. Sa richesse et son patrimoine dépassent le cadre du spiritueux.

Le territoire cognaçais compte bon nombre de vestiges des époques lointaines. Mais sa véritable histoire a débuté avec le commerce du sel, au Moyen Âge. À cette époque, les Cognaçais devaient remonter le fleuve Charente afin d’approvisionner la population de la ville en sel. Leur commerce a prospéré durant plus de 5 siècles après la création du port saunier. Ce dernier a par la suite permis à Cognac de s’affirmer en tant que cité marchande avant même que le commerce des vins puis des eaux-de-vie ne donne à la ville sa renommée internationale.

Cognac s’est inscrit dans une longue tradition marchande. Celle-ci a conditionné aussi bien son histoire que son évolution.

 

Cognac au Moyen Âge

Au Moyen Âge, entre le XIe et le XIIIe siècle, Cognac connaît un développement fulgurant grâce au fleuve Charente, mais aussi autour de 3 quartiers : le quartier Saint-Léger, celui du château et le port saunier. L’enceinte qui protège l’ensemble de la cité, dont on peut encore apercevoir quelques vestiges aujourd’hui (notamment les tours Saint-Jacques), a été construite au XIIIe siècle.

 

Cognac à l’époque moderne

Sous la souveraineté de Jean et de Charles d’Angoulême, Cognac connaît une période faste. La ville se refait une beauté : ses monuments s’embellissent (après le désastre de la Guerre de Cent Ans), un siège de vie culturelle et de nombreux édifices religieux (durant le contexte de la Contre-Réforme du XVIIe et du XVIIIe siècle) voient le jour. L’époque moderne a également été marquée par le développement du commerce des eaux-de-vie et bien entendu par la naissance du Roi de France emblématique de la Renaissance, François 1er. Une imposante statue accueille aujourd’hui les touristes sur la place François 1er et témoigne de la victoire de Marignan en 1515.

 

Cognac à nos jours

Au XIXe, Cognac entame une autre grande étape de construction. Sous l’impulsion du commerce du Cognac, la cité connaît une explosion urbaine (taille multipliée par 6). Des quartiers entiers ont été créés, et des communes limitrophes ont été annexées. La population passe de 3 000 à 18 000 habitants en espace de 7 décennies. Plusieurs espaces verts ont été créés : le jardin de l’Hôtel de Ville, le parc François 1er et le Bois du Portail. Pendant les années 60, Cognac s’agrandit de nouveau avec la construction de nouvelles zones pavillonnaires. Malgré cette grande expansion, plusieurs zones naturelles ont été préservées. En 2017, l’agglomération Grand Cognac comptait plus de 26 500 habitants.

 

Le Cognac : tradition, savoir-faire et créativité

Le Cognac est un élément central de l’identité de la ville de Cognac. Son élaboration repose sur de longue tradition et savoir-faire qui se sont transmis de génération en génération. Tout un monde s’est créé autour de cette célèbre eau-de-vie : la verrerie, la tonnellerie, l’imprimerie, le design packaging, la création artistique, etc.

Du XIXe jusqu’à la fin du XXe, le commerce du Cognac a grandement influencé l’empreinte architecturale de la ville. Les nouvelles constructions étaient réalisées principalement par des négociants pour marquer leur présence. Plusieurs hôtels particuliers aux styles très variés voient le jour tout comme l’un des éléments les plus emblématique de la ville : le chai de vieillissement.

 

Élaboration du Cognac

Le Cognac est élaboré par double distillation des eaux-de-vie en alambic charentais. Il s’agit d’un processus spécifique au Cognac. Le savoir-faire s’est construit et s’est transmis à travers des générations depuis le XVIIe siècle.

Du plant de la vigne jusqu’aux modes de consommation, les étapes d’élaboration du Cognac s’articulent autour de ces étapes principales :

Le fondement identitaire de la communauté cognaçaise s’appuie sur l’empirisme, la transmission orale des traditions viticoles et le négoce structuré. La culture marchande du Cognac a été apportée par les négociants hollandais, anglo-saxons et norvégiens au XVIe siècle. L’alliance gagnante entre cette culture marchande et le savoir-faire vitivinicole a façonné une communauté multiculturelle au sein de la ville de Cognac depuis plusieurs siècles.

L’élaboration du Cognac est sentie comme une œuvre collective. Chaque savoir-faire, selon ses propres méthodes, cherche à pérenniser le profil organoleptique du Cognac. Par ailleurs, il est tout aussi important de s’assurer du bon équilibre entre le respect de la tradition et le potentiel du vignoble.

 

Mention de vieillissement du Cognac

Le Cognac ne peut être commercialisé qu’après avoir vieilli au moins 2 ans. Ses mentions de vieillissement sont indiquées sur les étiquettes :

  • mention VS (Very Special) : vieilli d’au moins 2 ans,
  • mention VSOP (Very Special Old Pale) : vieilli d’au moins 4 ans,
  • mention XO (Extra Old) : vieilli d’au moins 10 ans.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter cette article sur la classification du cognac, choisir son cognac et découvrir l’ensemble de notre gamme de Cognacs Grande Champagne.

 

Communauté, groupe et individus liés à la pratique du Cognac

La communauté du Cognac se compose de plusieurs praticiens qui partagent la même passion et culture du Cognac. Ils interagissent les uns avec les autres en fonction de leur rôle et de leur savoir-faire dans la transformation du vin en eau-de-vie de Cognac.

De récentes études ont permis de constater que la communauté du Cognac, en dehors des amateurs de spiritueux, compte au total environ 60000 personnes. Cette communauté s’organise en plusieurs cercles symétriques et concentriques. L’objectif est de produire et de partager avec les consommateurs du monde entier une eau-de-vie qualitative.

Le premier cercle recouvre l’ensemble des savoir-faire en lien direct avec le vin, la matière première. Il est en quelque sorte le noyau de la communauté du Cognac. Il englobe la conduite du vignoble (par les viticulteurs), jusqu’à l’assemblage des lots d’eaux-de-vie (par les maîtres de chai), en incluant bien évidemment le savoir-faire de la distillation charentaise.

En référence aux données du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC), le premier cercle de la communauté du Cognac représente plus de 4280 exploitants agricoles en 2018, dont :

  • 3158 viticulteurs bouilleurs de cru,
  • 762 viticulteurs de vin,
  • 117 distillateurs de profession.

Plus de 271 maisons de Cognac (restées familiales ou appartenant aujourd’hui à des grands groupes) travaillent en partenariat depuis plusieurs générations avec des lignées privilégiées de viticulteurs. Lors des rencontres, chaque grande maison expose ses conseils, bonnes pratiques et méthodes de distillation. Hennessy (LVMH), Martell (Pernod-Ricard) et Rémy-Martin (Rémy-Cointreau) comptent aujourd’hui parmi les acteurs majeurs des spiritueux dans le monde.

Les membres du deuxième cercle travaillent en interaction constante avec les praticiens du premier. Ils ont rejoint la communauté du Cognac au fil du temps en raison de l’évolution des pratiques. Dans le processus d’élaboration du Cognac, certains d’entre eux participent à l’enrichissement aromatique des eaux-de-vie. D’autres sont chargés d’assurer la bonne exécution des savoir-faire : œnologues, pépiniéristes, agronomes, courtiers, tonneliers, dinandiers, constructeurs de machines agricoles… Ils peuvent aussi concourir à la mise en valeur du Cognac par l’élaboration de produits complémentaires.

Ils peuvent aussi renforcer la singularité de chaque Cognac par le packaging : verriers, décorateurs sur verre, bouchonniers, fabricants d’écrins et de coffrets, designers…

Les deux premiers cercles de la communauté du Cognac représentent environ 17 000 professionnels.

 

Du Cognac mais pas que

Outre le Cognac, d’autres spiritueux, liqueurs, vins sont originaires de la région du Cognac et créés par ses professionnels.

 

Le Pineau des Charentes

Le Pineau des Charentes est un vin de liqueur très singulier. Né du savoir-faire des vignerons de la région ainsi que d’un long processus de vieillissement en fûts de chêne, il est le fruit du mutage entre l’eau-de-vie de Cognac (produite dans l’aire d’appellation) et des jus de raisin.

Blanc, rosé ou rouge, chaque Pineau des Charentes présente une palette d’arômes uniques en fonction des raisins qui ont été choisis pour son élaboration. Ceux qui préfèrent les notes de fruits rouges (framboise, cerise, épices ou cassis) trouveront par exemple leur bonheur avec le Pineau rouge. Le Pineau blnac conviendra à ceux qui préfèrent plutôt les arômes de noix, de vanille, de miel ou de fruits secs. Il se savoure généralement en été, bien frais, en cocktail, seul ou sur glace. En ce qui concerne le très vieux Pineau des Charentes (vieillis d’au moins 5 à 10 ans en fûts de chêne), il accompagne merveilleusement bien le roquefort ou le foie gras.

Retrouvez plus d’informations sur le Pineau des Charentes et découvrez notre gamme.

 

Les spiritueux hors Cognac

On l’ignore un peu plus mais Cognac est également une terre de création de nombreux autres spiritueux. L’ensemble des savoirs-faire de la “Spirits-Valley” sont un formidable incubateur de spiritueux autres que le Cognac. Pour ne citer qu’eux, la région confectionne du gin (G’Vine, Citadelle), de la vodka (Grey Goose, Ciroc), du rhum (Plantation) ou encore le Grand-Marnier.

D’après l’IWSR, 50% des spritueux super-premium (bouteille à plus de 30€) consommés au monde proviennent de la région du Cognac.

 

Les Vins de Pays Charentais

Le Vins de Pays Charentais sont issus d’un terroir étendu entre la Charente et la Charente-Maritime ; en d’autres termes, entre terre, mer et marais. Ces vins français d’indication géographique protégée (IGP) font la fierté des vignerons charentais.

La mention « charentais » est ajoutée aux désignations géographiques suivantes :

  • Île d’Oléron, vins produits dans l’ensemble des communes de l’île d’Oléron,
  • Île de Ré, vins produits dans les cantons de Saint-Martin-de-Ré et d’Ars-en-Ré, en Charente-Maritime,
  • Saint-Sornin, vins produits dans les communes de Montbron, Saint-Sornin, Orgedeuil, Rancogne, Vouthon, Vilhonneur et Yvrac-et-Malleyrand en Charente.

Pour avoir droit à cette dénomination, plusieurs conditions doivent être remplies.

Premièrement, les cépages suivants sont incontournables :

  • cépages noirs : cabernet franc, merlot noir, gamay, cabernet-sauvignon, pinot noir, tannat (pour l’île de Ré uniquement).
  • cépages blancs : Arriloba, chenin, chardonnay, folle-blanche, colombard, sauvignon, muscadelle, sémillon, Ugni blanc.

Deuxièmement, les vins doivent être obtenus dans la limite d’un rendement n’excédant les 80 hectolitres par hectare de vignes en production.

Troisièmement, la densité de plantation des vignes aptes doivent présenter au moins 4000 pieds par hectare, avec un intervalle entre les rangs de 2,50 mètres maximum.

Une fois ces conditions remplies, la dénomination « vin charentais » peut être complétée par le nom d’un cépage, à condition bien sûr que le cépage concerné figure dans la liste suivante :

  • cabernet franc, cabernet-sauvignon, gamay, merlot pour les vins rouges,
  • chenin, chardonnay, colombard, sauvignon blanc, sauvignon gris pour les vins blancs.

Si le cépage est vinifié séparément, le nom de celui-ci pourra figurer sur les contenants. Le nom de deux cépages peut également figurer sur une seule et même bouteille. Dans ce cas précis, chaque vin issu des deux cépages (avant l’assemblage) a fait l’objet d’un agrément avec indication de cépage. Les deux cépages sont représentés à hauteur de 20% après l’assemblage. Au moment de l’agrément, les vins charentais présentent un titre alcoométrique volumique supérieur ou égal à 11%.